Vu de l’extérieur, le Tai-Chi-Chuan peut s’apparenter à une danse douce et élégante. Mais la réalité est tout autre! Les mouvements, réalisés de manière lente et fluide, représentent une forme de méditation et de travail interne de l’énergie. Puisant sa source dans la culture taoïste de la Chine du 13e siècle, le Taichi est aujourd’hui un des arts martiaux les plus pratiqués dans le monde. Entre réalité et légende, voici l’histoire du Tai-Chi-Chuan afin de mieux comprendre cet art chinois millénaire.
Un art martial chinois à l’histoire millénaire, conçu pour le combat.
Comme pour tout art martial, l’histoire du Tai-Chi-Chuan, appelé aussi Taichi ou Taiji Quan, est intimement liée à l’histoire chinoise. Le Taichi se pratique aujourd’hui comme un art thérapeutique. Mais à l’origine, il s’agissait d’un art martial complet destiné à la guerre et au combat. Son nom signifie «boxe du taiji» ou «boxe du faîte suprême». Attaché à l’histoire du taoïsme, il est parfois difficile de séparer les faits historiques des légendes. Cependant, une chose est sûre, le Tai-Chi-Chuan est un des arts martiaux les plus anciens au monde.
Mouvement et énergie : en quoi consiste la pratique du Tai-Chi Chuan?
Le principe du Tai-chi ou Taijiquan repose sur l’équilibre du yin et du yang. C’est un art martial où chaque mouvement naît de l’énergie de la terre. Tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, le Taichi est plus un art thérapeutique qu’un art de combat. Il permet de travailler l’équilibre, la concentration et l’agilité. Cependant, les premiers documents qui relatent l’existence du tai-Chi-Chuan mettent en scène un leader militaire, Cheng Ling-Xi. Il utilisait les techniques du tai-Chi pour entraîner ses soldats au combat. Au 7e siècle, un artiste martial nommé Xu Xin Ping a contribué à enrichir les mouvements. Sa pratique était composée de 37 mouvements. Elle n’avait pas de chorégraphie définie. Héritage de père en fils, de maître à disciple, elle s’est transmise sur 14 générations et a voyagé de Pékin vers toute la Chine.
Le Tai-Chi-Chuan : une histoire de famille.
Il existe aujourd’hui une grande variété de formes de Taichi. Chacune d’entre elles porte le nom de la famille chinoise qui a apporté son empreinte. Parmi tous ces styles, les plus connus sont : Chen, Yang, Wu, Sun et Hao. L’école créée par la famille Yang est la plus renommée aujourd’hui à travers le monde. L’art de la famille Chen, qui unit des mouvements lents et rapides, est le style pratiqué par les adeptes du Wushu, en Chine.
Les différentes interprétations autour de la naissance du Tai-Chi-Chuan.
Il est impossible de déterminer avec exactitude le moment de la naissance du Tai-Chi-Chuan. Difficile donc de mettre un nom sur l’inventeur de cette pratique. Cependant, 2 familles se distinguent : la famille Chen et la famille Yang. Ces deux styles de Taïchi sont aujourd’hui les plus pratiqués en Chine et dans le monde. Ces deux courants ont chacun leur propre théorie sur la naissance du Tai-Chi-Chuan dans sa forme contemporaine.
Entre histoire et légende : la vie de Zhang San Feng.
Le Tai-Chi Chuan dans sa forme actuelle prend racine pendant la dynastie mongole, au 14e siècle. C’est à ce moment-là de l’histoire qu’apparaît la figure de l’illustre Zhang San Feng (ou Zhang Sanfeng). Ce philosophe, ermite taoïste et maître d’art martial, est représenté comme un individu immense, qui portait sur son dos une carapace de tortue. La légende raconte que Zhang San Feng aurait élaboré son art en observant le combat entre un serpent et une grue. En méditant sur les faits, il aurait inventé le Tai-Chi-Chuan, qui combine les mouvements agiles de la grue, et ceux, doux et flexibles, du serpent. Son art se serait transmis de père en fils jusqu’à parvenir à Wang Zongyué, puis à Chen Chang Xing au 18e siècle.
Le village de Chenjiagou : berceau du Taijiquan?
Pour de nombreux historiens, la naissance du Tai-Chi-Chuan remonte à une époque plus récente. Lorsque le général Chen Wang Ting (1600-1680), expert en arts martiaux combina son expérience avec les notions exposées dans des livres de référence de l’époque, il clarifia l’art de la «boxe du faîte suprême». Chen Wang Ting aurait dédié les dernières années de sa vie à la pratique et la transmission du Taichi dans son village natal Chenjiagou. Il aurait, entre autres, eu comme disciple Yang Luchan. Yang Luchan (ou Yang Lu Chan) est l’une des figures emblématiques du Taichi. Créateur du Yang Taijiquan, il a contribué à ralentir les mouvements et leur donner les formes que l’on connaît aujourd’hui. Le village de Chenjiagou abrite aujourd’hui l’école de Taichi de Yang Luchan. Cette école accueille des milliers de visiteurs venus de Chine et du monde entier.